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...un comte
par williamss Ven 29 Jan - 17:02
Savez vous comme la campagne bourguignonne peut être belle en hiver?
Fermez les yeux, et imaginez un relief légèrement vallonné et boisé.
La neige fraîche, chute encore des branches pour aller s'écraser sans un bruit sur le sol.
Vous y êtes?
Car c'est ici, à seulement quelques lieux de Nevers, que se dresse fièrement la forteresse de Gilly, symbole de la gloire du seigneur...
Un mélange de vigne vierge et de lierre, avait séquestré la pierre, recouvrant une bonne partie des murs, jusqu'à courir sur les toitures les plus basses.
Les quelques fenêtres, que le temps n'avait pas encore brisé, ne devaient plus laisser passer le soleil depuis belle lurette, obscurcies par la poussière accumulée au fil des années.
De la gloire, il ne restait plus rien, la nature ayant repris ses droits sur le lieu abandonné.
La belle et grande battisse, pour ne pas dire cette ruine, n'avait pas été habitée depuis plus de vingt ans maintenant.
Le maitre des lieux n'ayant eu pour fils qu'un unique bâtard, les terres avaient fait le bonheur du voisin, et la demeure laissé tel quel.
Pourtant...
Le feu crépitait dans l'antre, éclairant la pièce sombre de ses éclats dansant contre les murs.
Seul face au brasier, un vieux fauteuil de bonne facture d'où vautré, Williamss fixait en silence les flammes.
Cela faisait des mois déjà qu'il s'était isolé là, refusant toute compagnie... même la blonde avait fini par en perdre son latin et avait cessé d'insister.
Ses derniers voyages, l'avaient fatigué, soulevé trop de questions.
Gustave le lui avait pourtant bien répété encore et encore:
tu verras mon gaillard, l'jour ou qu'tu t'met a compter les printemps, c'est mort!
Avec le prochain, il verrait son quarantième...
Absorbé dans se réflexion, la triste réalité était bien là.
l'aube venait a peine de toucher le zénith, quand il s'était décidé à occuper son temps, tout comme les jours passés, au brûlage des meubles restants. Il avait toujours détesté ses origines, puis fallait bien l'admettre, faisait froid dans cet cabane.
Enfin, il venait d'achever une commode pas commode, quand on frappa à la porte...
Du courrier... Il ne se serait même pas souvenu a quand le dernier pli.
Mais qui?..
L'enveloppe d'abord vu en intrus, attira vite son attention.
Serait il possible?
Oui, un message de loursonne!
Des les premiers mots, les souvenirs de la dame lui remontaient en tête.
Douceur, parfum... hmmmm, envoûtante Lou...
Les sens en émois, il lui était difficile de se concentrer. La proposition était malhonnête, mais après tout...
La réponse fut vite trouvé.
Alors qu'il préparait déjà ses bagages, Gilly venait de prendre conscience d'un chose. Toutes ces années à fuir ses origines, refuser l'inévitable, n'avait été qu'un leurre. La seule chose qu'il avait réellement cherché à évincer, c'était lui, le vrai, Williamss de Gilly, dit le comte...
Fermez les yeux, et imaginez un relief légèrement vallonné et boisé.
La neige fraîche, chute encore des branches pour aller s'écraser sans un bruit sur le sol.
Vous y êtes?
Car c'est ici, à seulement quelques lieux de Nevers, que se dresse fièrement la forteresse de Gilly, symbole de la gloire du seigneur...
Un mélange de vigne vierge et de lierre, avait séquestré la pierre, recouvrant une bonne partie des murs, jusqu'à courir sur les toitures les plus basses.
Les quelques fenêtres, que le temps n'avait pas encore brisé, ne devaient plus laisser passer le soleil depuis belle lurette, obscurcies par la poussière accumulée au fil des années.
De la gloire, il ne restait plus rien, la nature ayant repris ses droits sur le lieu abandonné.
La belle et grande battisse, pour ne pas dire cette ruine, n'avait pas été habitée depuis plus de vingt ans maintenant.
Le maitre des lieux n'ayant eu pour fils qu'un unique bâtard, les terres avaient fait le bonheur du voisin, et la demeure laissé tel quel.
Pourtant...
Le feu crépitait dans l'antre, éclairant la pièce sombre de ses éclats dansant contre les murs.
Seul face au brasier, un vieux fauteuil de bonne facture d'où vautré, Williamss fixait en silence les flammes.
Cela faisait des mois déjà qu'il s'était isolé là, refusant toute compagnie... même la blonde avait fini par en perdre son latin et avait cessé d'insister.
Ses derniers voyages, l'avaient fatigué, soulevé trop de questions.
Gustave le lui avait pourtant bien répété encore et encore:
tu verras mon gaillard, l'jour ou qu'tu t'met a compter les printemps, c'est mort!
Avec le prochain, il verrait son quarantième...
Absorbé dans se réflexion, la triste réalité était bien là.
l'aube venait a peine de toucher le zénith, quand il s'était décidé à occuper son temps, tout comme les jours passés, au brûlage des meubles restants. Il avait toujours détesté ses origines, puis fallait bien l'admettre, faisait froid dans cet cabane.
Enfin, il venait d'achever une commode pas commode, quand on frappa à la porte...
Du courrier... Il ne se serait même pas souvenu a quand le dernier pli.
Mais qui?..
L'enveloppe d'abord vu en intrus, attira vite son attention.
Serait il possible?
Oui, un message de loursonne!
Des les premiers mots, les souvenirs de la dame lui remontaient en tête.
Douceur, parfum... hmmmm, envoûtante Lou...
Les sens en émois, il lui était difficile de se concentrer. La proposition était malhonnête, mais après tout...
La réponse fut vite trouvé.
Alors qu'il préparait déjà ses bagages, Gilly venait de prendre conscience d'un chose. Toutes ces années à fuir ses origines, refuser l'inévitable, n'avait été qu'un leurre. La seule chose qu'il avait réellement cherché à évincer, c'était lui, le vrai, Williamss de Gilly, dit le comte...
williamss- Admin
- Messages : 5
Date d'inscription : 28/01/2016
Re: ...un comte
par williamss Dim 31 Jan - 13:21
Les jours qui suivirent, Gilly continua de reprendre vie, passionné par sa correspondance avec loursonne et leur nouvelle aventure commune.
Une paire de mois à hiberner en mer, y avait d'quoi vous changer un homme!
Rapidement, il passa Nevers, puis Cosne, avant un détour obligatoire par Sémur...
L'inactivité avait eu raison de sa bourse, qui avait fondue comme neige au soleil.
Mais pour pareil entreprise, il était bien hors de question de manquer de liquidité. Un tour au coffre, et c'était sacoches pleines qu'il avait pu reprendre la route.
Le reste du chemin se ferait à cheval, plus rapide et moins fatiguant .
il avait préféré voyager léger...
Quelques vivres, pour les journée passées sur les chemins.
Deux ou trois peaux de bêtes pour improviser une couche rapide.
Divers herbes médicinales, introuvables une fois qu'ils seraient en mer.
Une dizaine de cailloux, pour la superstition, et forcément, trois petits tonneaux de vin bourguignon, car il fallait bien savoir vivre quand même...
il avait juste conserver dans son sac, bien emballé, un présent promis à la dame lors de leur dernière rencontre.
Une ravissante chemise en soie, monnayée auprès d'un de ces marchands ambulants qui sillonnaient les routes des royaumes, proposant trésors lointains et autres merveilles.
Souple et douce, la matière était des plus nobles qu'il avait eu l'occasion de toucher, et ses broderies, dignes d'un travail d'orfèvrerie.
A porter, un véritable plaisir pour la belle, et surement, pour lui, un plaisir encore plus grand, de la lui retirer...
Mais l'heure n'était pas encore aux gaudrioles. La bagatelle devrait attendre, le plus gros de la route encore devant lui.
C'était donc par un temps de chien, oui oui, j'ai bien dit de chien, et encore, même mon cleps je le mettrais pas dehors par pareil blizzard, qu'emmitouflé dans sa lourde cape, capuchon remonté sur la tête, le Comte avait une nouvelle fois retrouvé son royaume...
Alors qu'il s'élançait plein galop sur les chemins, un large sourire barrait son visage dissimulé.
Aujourd'hui, il se sentait libre!
Une paire de mois à hiberner en mer, y avait d'quoi vous changer un homme!
Rapidement, il passa Nevers, puis Cosne, avant un détour obligatoire par Sémur...
L'inactivité avait eu raison de sa bourse, qui avait fondue comme neige au soleil.
Mais pour pareil entreprise, il était bien hors de question de manquer de liquidité. Un tour au coffre, et c'était sacoches pleines qu'il avait pu reprendre la route.
Le reste du chemin se ferait à cheval, plus rapide et moins fatiguant .
il avait préféré voyager léger...
Quelques vivres, pour les journée passées sur les chemins.
Deux ou trois peaux de bêtes pour improviser une couche rapide.
Divers herbes médicinales, introuvables une fois qu'ils seraient en mer.
Une dizaine de cailloux, pour la superstition, et forcément, trois petits tonneaux de vin bourguignon, car il fallait bien savoir vivre quand même...
il avait juste conserver dans son sac, bien emballé, un présent promis à la dame lors de leur dernière rencontre.
Une ravissante chemise en soie, monnayée auprès d'un de ces marchands ambulants qui sillonnaient les routes des royaumes, proposant trésors lointains et autres merveilles.
Souple et douce, la matière était des plus nobles qu'il avait eu l'occasion de toucher, et ses broderies, dignes d'un travail d'orfèvrerie.
A porter, un véritable plaisir pour la belle, et surement, pour lui, un plaisir encore plus grand, de la lui retirer...
Mais l'heure n'était pas encore aux gaudrioles. La bagatelle devrait attendre, le plus gros de la route encore devant lui.
C'était donc par un temps de chien, oui oui, j'ai bien dit de chien, et encore, même mon cleps je le mettrais pas dehors par pareil blizzard, qu'emmitouflé dans sa lourde cape, capuchon remonté sur la tête, le Comte avait une nouvelle fois retrouvé son royaume...
Alors qu'il s'élançait plein galop sur les chemins, un large sourire barrait son visage dissimulé.
Aujourd'hui, il se sentait libre!
williamss- Admin
- Messages : 5
Date d'inscription : 28/01/2016
Re: ...un comte
par williamss Mar 2 Fév - 18:13
le départ avait été vite donné, et l'itinéraire rapidement fixé.
Après Tonnerre, il avait tiré droit vers le nord, insouciant des frontières. Parcourant son royaume, le comte n'en connaissait aucune, les chemins ne s’arrêtant pas à l'horizon...
Que pouvait bien lui faire que la champagne soit fermée?
Son avancée rapide ressemblait, de toute manière, plus à un passage en force qu' autre chose.
Le cavalier noir s'était même tapé le luxe d'une escale à Ste Menehould, Contourner la ville lui aurait fait perdre un temps bien trop précieux, et il n'en avait pas...
Comme la bourgogne, il laissa rapidement la champagne derrière lui.
Plus que l'Artois a parcourir et enfin, ce serait la Normandie et Fécamp.
Il avait beau être téméraire et pressé, il n'en était tout de même pas complètement givré.
Se jouer de ces couards champenois avait été du gâteau, comme d'habitude... Mais il connaissait le chaleureux accueil normand, et s'enquérir de leur humeur avant de s'imposer, pourrait être une bonne idée pour la suite de l'aventure.
Se faire rappeler par la faucheuse si près du but pourrait être ballot...
A la nuit tombée, il prendrait le temps d'écrire quelques missives, l'enjeu valait bien l'effort.
Après Tonnerre, il avait tiré droit vers le nord, insouciant des frontières. Parcourant son royaume, le comte n'en connaissait aucune, les chemins ne s’arrêtant pas à l'horizon...
Que pouvait bien lui faire que la champagne soit fermée?
Son avancée rapide ressemblait, de toute manière, plus à un passage en force qu' autre chose.
Le cavalier noir s'était même tapé le luxe d'une escale à Ste Menehould, Contourner la ville lui aurait fait perdre un temps bien trop précieux, et il n'en avait pas...
Comme la bourgogne, il laissa rapidement la champagne derrière lui.
Plus que l'Artois a parcourir et enfin, ce serait la Normandie et Fécamp.
Il avait beau être téméraire et pressé, il n'en était tout de même pas complètement givré.
Se jouer de ces couards champenois avait été du gâteau, comme d'habitude... Mais il connaissait le chaleureux accueil normand, et s'enquérir de leur humeur avant de s'imposer, pourrait être une bonne idée pour la suite de l'aventure.
Se faire rappeler par la faucheuse si près du but pourrait être ballot...
A la nuit tombée, il prendrait le temps d'écrire quelques missives, l'enjeu valait bien l'effort.
williamss- Admin
- Messages : 5
Date d'inscription : 28/01/2016
Re: ...un comte
par williamss Jeu 4 Fév - 22:48
Ah.... L'Artois....
Même s'il n'avait fait que traverser sa campagne, le passage avait été un plaisir, comme
à chaque fois.
Plus qu'une philosophie, les us et coutumes y étaient un véritable art de vivre.
S'il n'avait pas été bourguignon par obligation, il aurait été artésien par le coeur!
Enfin, son voyage touchait à son but!
Chevauchant le long des falaises, déjà, son esprit vagabondé sur cet océan qu'il longeait.
Ignorant la fatigue, il pousserait sa monture à bout, mais son repos n'aurait de sens à présent, qu'une fois sa sirène dans ses filets...
Encore une nuit... une seule nuit... et plus rien n'aura d'importance...
Même s'il n'avait fait que traverser sa campagne, le passage avait été un plaisir, comme
à chaque fois.
Plus qu'une philosophie, les us et coutumes y étaient un véritable art de vivre.
S'il n'avait pas été bourguignon par obligation, il aurait été artésien par le coeur!
Enfin, son voyage touchait à son but!
Chevauchant le long des falaises, déjà, son esprit vagabondé sur cet océan qu'il longeait.
Ignorant la fatigue, il pousserait sa monture à bout, mais son repos n'aurait de sens à présent, qu'une fois sa sirène dans ses filets...
Encore une nuit... une seule nuit... et plus rien n'aura d'importance...
williamss- Admin
- Messages : 5
Date d'inscription : 28/01/2016
Re: ...un comte
par williamss Mer 10 Fév - 18:32
Le cavalier avait surgit de la nuit et couru vers l'aventure au galop.
Son nom, il le signait juste en bas du papier, en s'appliquant, pour ne pas l'écorcher...
L'arrivée a Fécamp s'était faite sans fanfare, à l'inverse des retrouvailles tant attendues.
Le fruit avait eu tout son temps pour mûrir.
Sa chaire était délicieuse, juteuse et parfumée. Un régal en bouche, digne d'un roi, que dis je, d'un empereur...
Alors que son goût succulent, envahissait sa bouche et coulait vers sa gorge, déjà, il se savait conquis.
L'arbre, a première vue, n'avait rien eu, qu'un autre arbre n'aurait pu avoir... mais dans celui ci, en guise de cueillette, il avait mis la main sur un fabuleux trésor!
Si pour Gilly, s'achevait ici la fin d'une longue route, pour nos amants, débutait à présent une nouvelle épopée.
Sans attendre d'avantage, la coquille de noix avait été chargé d'amour et d'eau fraîche, et nos tourtereaux s'étaient lancés sur les flots.
Les premiers jours en mer s'étaient plutôt bien passés, l'embarcation avançant convenablement.
A bord, la vie s'organisait doucement, le Comte avait fait son Comte et Loursonne avait fait sa sirène...
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes...ou presque...
Son nom, il le signait juste en bas du papier, en s'appliquant, pour ne pas l'écorcher...
L'arrivée a Fécamp s'était faite sans fanfare, à l'inverse des retrouvailles tant attendues.
Le fruit avait eu tout son temps pour mûrir.
Sa chaire était délicieuse, juteuse et parfumée. Un régal en bouche, digne d'un roi, que dis je, d'un empereur...
Alors que son goût succulent, envahissait sa bouche et coulait vers sa gorge, déjà, il se savait conquis.
L'arbre, a première vue, n'avait rien eu, qu'un autre arbre n'aurait pu avoir... mais dans celui ci, en guise de cueillette, il avait mis la main sur un fabuleux trésor!
Si pour Gilly, s'achevait ici la fin d'une longue route, pour nos amants, débutait à présent une nouvelle épopée.
Sans attendre d'avantage, la coquille de noix avait été chargé d'amour et d'eau fraîche, et nos tourtereaux s'étaient lancés sur les flots.
Les premiers jours en mer s'étaient plutôt bien passés, l'embarcation avançant convenablement.
A bord, la vie s'organisait doucement, le Comte avait fait son Comte et Loursonne avait fait sa sirène...
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes...ou presque...
williamss- Admin
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